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Histoire du tutu

23/05/2018

Un tutu est une jupe de voiles portée par les danseuses. Il est normalement accroché au bustier (parfois au justaucorps) et est principalement porté pour la danse classique.


En 1784, Marie Sallé est la première danseuse ayant osé porter une simple robe de mousseline par-dessus son corset et son jupon, mais c'est en 1832 que Marie Taglioni immortalise la jupe montée sur plusieurs jupons : le costume de La Sylphide devient ainsi l'uniforme par excellence de la ballerine.

Mais le tutu ne trouvera cependant son nom actuel qu'en 1881 ; l'origine de ce nom reste d'ailleurs un mystère, certains pensent qu'il proviendrait du mot "tulle", et certains considèrent qu'il s'agit d'une déformation du mot "cucul".

A l'époque, ce sont les danseuses elles-mêmes qui doivent fournir le tutu qu'elle porteront sur scène, soumis à des dimensions strictes : les jupons doivent avoir entre 50 et 60 centimètres de hauteur, être constitués de deux rangs de tarlatane et maintenus par une ceinture cousue de quinze centimètres de large. 


Dès le milieu du XIXème siècle, le tutu devient l'uniforme que portent les jeunes élèves de l'école de danse de Paris. Mais la longueur des costumes diminue progressivement, de façon à dégager la silhouette de la danseuse et à laisser apparaître les jambes qui effectuent un travail de plus en plus technique.


Ainsi, dans les années 1890, les tutus de l'Opéra arrivent aux genoux des danseuses. Une tragique raison est également à l'origine  de ce raccourcissement des tenues, une raison qui coûta la vie à la danseuse Emma Livry (voir image) : les tutus longs n'étaient guère sécurisants face à l'éclairage à la bougie des scènes de l'époque, et il y avait de nombreux risques d'incendies. 


Suite à la Seconde guerre mondiale et aux difficultés d'approvisionnement, les tutus raccourcissent encore et doivent faire face à un délaissement grandissant des chorégraphes, qui commencent à leur préférer des tenues plus ajustées et plus modernes (comme l'académique, les collants et les justaucorps). Ils sont à l'époque portés très hauts sur les hanches.


À notre époque, le tutu n'est jamais porté en cours. La tenue de cours est le justaucorps, parfois complété par une jupette ou une tunique, qui est un justaucorps avec jupette cousue.



Les différents types de tutus

Il existe deux types principaux de tutus :

le tutu long, aussi appelé tutu romantique ou tutu Degas (en référence au peintre français Edgar Degas, qui peignit des dizaines de danseuses)

le tutu plateau, dont il existe deux sortes :

  • le tutu à cerclette (d'origine française) et

  • le tutu galette (d'origine anglaise)


Le choix de l'un ou de l'autre des tutus dépend du type de ballet représenté : certains ballets du répertoire ne s'imaginent pas sans tutu long (par exemple Gisèle) alors que Le Lac des cygnes ne se danse qu'en tutu à plateaux, même si certaines versions, comme celle du Royal Ballet habillent les danseuses de tutus plus longs.


Un tutu s'attache dans le dos, avec des agrafes ou un laçage ; les danseuses ne peuvent donc s'habiller seules, même lorsqu'elles doivent rapidement changer de tutus entre deux actes d'un même ballet !



Fabrication d'un tutu


Les textiles utilisés au XIXème siècle sont de couleurs blanches ou blanc cassé, puisque ce n'est que plus tard que l'on commencera à fabriquer des tutus de couleur. Ils sont légers, transparents, fins, fluides et laissent passer la lumière. Un tutu est composé de trois parties : la trousse (la culotte), le jupon (ou le tutu proprement dit), et le bustier. Les couches de tulle (onze à treize volants de dimensions différentes pour les tutus plateaux) sont montées sur la trousse et froncées sur les hanches. Un tutu n'est jamais monté sur la taille, afin d'éviter d'alourdir la silhouette de la danseuse.


Pour les tutus plateaux, les couches du dessous sont habituellement plus rigides, et souvent renforcées de coutures, afin de supporter le poids des épaisseurs sans plier.

La couche supérieure est faite de tulle de soie, souvent ornée de broderies et de sequins qui personnifient le rôle de la danseuse (des plumes pour Odette du Lac des Cygnes, des pierres précieuses pour les Fées de La Belle au bois dormant...).

Le bustier, ajusté au corps de la ballerine au moyen de baleines et de pinces, est fait d'environ dix pièces de satin ou de tissu de soie et est généralement décoré de la même façon que le tutu.


La fabrication d'un tutu est un travail long (vingt heures de travail pour un bas de tutu simple) et délicat, perpétré par des artisans de plus en plus rares, ce qui explique le coût élevé d'un véritable tutu de professionnel. Le costume peut être fabriqué à partir des matières suivantes : le crin, la gaze, la mousseline, l'organdi et l'organza, la tarlatane, le tulle, le voile, lenylon (ce dernier depuis le XXème siècle - à noter que jusqu'à l'apparition du nylon, garder un tutu propre fut pendant plusieurs décennies un véritable casse-tête : le tulle de soie ne pouvait se laver et défraîchissait très rapidement...).


Il existe depuis le XIXème siècle une tradition touchant aux tissus des tutus qui perdure encore de nos jours : à l'époque, les danseuses du corps de ballet ne pouvaient porter que du tulle de coton, alors que les danseuses étoiles avaient droit au tulle de soie. Aujourd'hui, les tutus des étoiles sont fait de mousseline, les autres ballerines ne portant que de l'organza

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